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tièrement au pouvoir de la Compagnie ; car elle est absolument maîtresse souveraine de toutes ses côtes et de tous ses ports de mer ; l’empereur n’ayant conservé que l’intérieur des terres, où il est renfermé sans avoir la moindre communication avec la mer que par le territoire de la Compagnie. C’est-là aussi le principal et peut-être même le seul avantage qu’elle a retiré d’une guerre qui a coûté plus de huit millions de florins à la Compagnie. Les ambassadeurs hollandois qu’on envoyoit autrefois à la cour de Candy ne pouvoient se présenter devant l’empereur qu’à genoux ; par un article du traité de paix, il est stipulé que dorénavant ils se tiendront debout pendant leur audience.

La canelle est la principale et, pour ainsi dire, la seule production de cette île ; cependant la Compagnie retire chaque année au moins cent mille rixdalers de la pêche des perles. Autrefois on n’y pêchoit les perles que sur les bancs de Tutokorin ; aujourd’hui cette pêche se fait sur les bancs qui sont du côté de Ceylan, près de Manar et d’Aripo. On n’est cependant pas bien certain d’en pêcher tous les ans ; cela dépend de l’état dans lequel se trouvent les bancs à huitres. Vers le tems que doit commencer la pêche, le conseil de Cey-