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y a çà et là quelques forts pour contenir les mutins ; mais la plus grande force de la Compagnie consiste dans la jalousie et la méfiance qu’elle entretient parmi les princes ses alliés, pour empêcher qu’ils ne se liguent contre elle et ne l’attaquent dans ses possessions. En 1755, les bénéfices de la Compagnie alloient à quatre vingt mille florins ; tandis que ses dépenses montoient à cent cinquante-cinq mille florins. Des esclaves et du riz sont les seuls articles qu’on en tire ; mais elle est fort utile pour la défense des Moluques et des îles aux épiceries.

Dans l’île de Timor, qui appartient en partie aux Hollandois et en partie aux Portuguais, la Compagnie a un établissement, dont les rapports sont communément au pair avec ses dépenses.

Il en est de même à Banjer-Massing, situé sur la côte méridionale de la grande île de Bornéo : le poivre est le principal article de son commerce.

Malacca est le cinquième gouvernement : c’est une place de grande importance, parce qu’elle commande au détroit de ce nom vers les parties orientales de l’Asie ; tous les vaisseaux qui se rendent à la Chine, au Tonquin, à Siam, aux îles Moluques et à celles de la