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morts. La maladie générale consistoit en une fièvre bilieuse, et il y avoit aussi des colliques d’estomac, quoique nous n’eussions eu que fort peu de pluie, et des chaleurs modérées, le thermomètre montant rarement au-dessus de 78°. Je résolus donc de ne plus faire distribuer de la bierre aux gens de l’équipage, mais de la leur faire prendre le matin avec leur gruau, en les mettant à l’eau pour toute boisson. Cela fut d’un si bon effet, que peu d’autres tombèrent malades dans la suite, et ceux qui l’étoient se rétablirent insensiblement, de sorte qu’en approchant de la ligne tout le monde se trouva, pour ainsi dire, en bonne santé. Nous commencions alors à voir beaucoup de poissons volans, dont il en tomboit souvent sur le vaisseau pendant la nuit, lesquels nous servoient le lendemain à faire un bon déjeuner. Ce poisson ressemble, par sa grandeur et même par sa figure, au hareng ; cependant il est, en général, plus petit. Sa tête est obtuse ; il a le dos noirâtre et le ventre blanc. Mis à l’hameçon, c’est le meilleur appas qu’on puisse employer pour prendre les dorades et les albicores. Le poisson volant se tient ordinairement entre les tropiques, quoiqu’on le trouve quelquefois aussi par la latitude de 32 à 33° ; mais il y est ce-