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conseillers et quelques employés de la Compagnie qui soient affranchis de cette taxe.

Il n’y a point de chaises à porteurs ; quelques femmes cependant font usage d’une machine qui en tient lieu, et à laquelle on donne le nom de norimon. Ce véhicule ressemble à une boîte dont le bout d’en haut se termine en pointe, à laquelle on attache un fort bambou qui sert à le porter. Les femmes s’y asseoient les jambes croisées dessous le corps ; cette espèce de brancard n’a que la hauteur nécessaire pour que la personne qui s’en sert puisse s’y tenir assise sans être vue.

Les chariots, devant lesquels on attelle des buffles pour le transport des marchandises dans l’intérieur des terres, sont fort simples : une longue perche, qui sert de flèche, passe par un essieu auquel sont attachées deux roues, ou plutôt deux grosses rouelles qu’on a sciées d’un arbre, d’environ quatre pieds de diamètre. Au milieu de ces rouelles est un trou rond par lequel on passe les bouts de l’essieu. Le bout de devant de la flèche est garni d’une traverse de bois de quatre à cinq pieds de long, dans laquelle sont fichées quatre grosses chevilles. Cette traverse porte sur le cou des buffles qui se trouvent pris entre ces deux chevilles ; ce qui sert en même tems et à sou-