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jusqu’aux talons, tandis que la première ne va que jusqu’aux genoux. Lorsqu’une femme en invite une autre, elle lui fait toujours savoir si c’est avec la robe courte ou avec la longue qu’elle doit se présenter chez elle. Toutes les femmes vont la tête nue ; leurs cheveux, d’un noir de jais, sont retroussés sur la tête en forme de bourrelet avec des épingles d’or garnies de diamans : c’est ce qu’elles appellent un condé. Sur le front et sur les tempes elles les retroussent lisses et les rendent luisans en les frottant avec de l’huile de coco. Elles tiennent beaucoup à cette espèce de coëffure ; et celle de leurs esclaves qui attache leur condé avec le plus de goût, est toujours celle qui jouit de la plus grande faveur. Quelquefois elles s’habillent le dimanche à l’européenne ; mais cet accoutrement les rend gauches et guindées, par l’habitude qu’elles ont de porter des vêtemens plus commodes.

Quand une femme sort, elle est communément suivie de quatre esclaves au moins, dont une est chargée de sa boîte au bétel. Ces esclaves sont alors fort richement habillées en or et en argent ; en cela leur luxe est inconcevable.

Les femmes n’admettent point d’hommes dans leurs sociétés, si ce n’est à des noces. Le