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gers autour de l’île, tant à fleur d’eau que sous l’eau.

Madère est située au sud-ouest à six ou sept milles de Porto-Santo. Cette île est beaucoup plus grande que l’autre, et se trouve garnie de fort hautes montagnes. Lorsqu’on a Porto-Santo sur le côté, on apperçoit au sud-ouest, à environ dix degrés au dessus de l’horison, une énorme grosseur, semblable à une épaisse fumée ; mais en approchant cette masse diminue, et l’on voit alors les montagnes de Madère, couvertes à moitié, de haut en bas, de nuages. Au sud-est gisent trois petites îles fort hautes, lesquelles n’offrent qu’un terrain stérile et inhabité ; ce sont-là les Désertes, qu’on découvre de fort loin. On n’apperçoit aux environs de ces îles aucun changement dans la couleur de l’eau, comme cela a lieu auprès de beaucoup d’autres. Cela provient de ce qu’il n’y a point de fond, si ce n’est fort près des côtes ; de sorte que l’eau y conserve toute sa limpidité bleuâtre Nous trouvâmes que la déclinaison de la boussole étoit ici de 17° au nord-ouest. La plus grande chaleur étoit alors à bord du vaisseau de 78°.

À cette époque, le nombre des malades commença à augmenter. Nous en avions déjà soixante à soixante-dix au lit, et quatre étoient