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Les hommes sont presque tous habillés à la manière hollandoise, et le plus souvent en noir. Lorsqu’on se trouve dans une maison où l’on doit s’arrêter pendant une heure ou plus long-tems, le maître invite son hôte à se mettre à son aise ; ce que celui ci fait en quittant son habit, sa perruque, qui est assez généralement en usage ici, et en se couvrant la tête d’un bonnet blanc qu’on porte pour cet effet toujours dans sa poche.

Quand on sort à pied on se fait suivre par un esclave qui tient au-dessus de la tête de son maître un parasol, qu’on appelle ici sambréel ou payang ; mais ceux qui sont au-dessous du rang de teneur de livres ne jouissent pas de ce privilège ; ils doivent se charger eux-mêmes d’un petit parasol.

La plupart des femmes blanches qu’on trouve à Batavia sont nées dans l’Inde ; celles qui y arrivent à l’âge nubile sont en fort petit nombre ; je ne m’arrêterai donc qu’aux premières. Elles doivent la vie à des mères européennes, ou à des esclaves indiennes, lesquelles ont commencé par être les concubines des Européens, qui les ont épousées ensuite après leur avoir fait embrasser le christianisme, ou qui du moins leur ont fait prendre le nom de chrétiennes.