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golfe entre le cap Cantin et celui de Saint-Vincent, vers le détroit de Gibraltar ; il faut donc qu’on soit bien sur ses gardes ici, particulièrement pendant la nuit. D’ailleurs, le ciel y est souvent chargé de brume ; ce qui fut cause aussi que nous n’apperçûmes dans la matinée cette île qu’à la distance de trois à quatre milles ; tandis que, par un tems clair et serein, on peut la reconnoître à l’éloignement de huit à neuf milles.

Porto-Santo se présente à l’ouest-nord-ouest avec quatre grandes collines, dont celle qui est le plus au nord semble séparée des trois autres ; mais elle n’offre plus le même aspect quand on l’a dépassée de deux ou trois milles. Nous alongeâmes la côte à la distance d’environ un mille, afin de la pouvoir examiner avec attention. Le pays, qui, en général, est montueux, nous parut, par de très-bonnes lunettes, stérile et aride, étant entouré par des rochers escarpés, si ce n’est au sud-est, où nous apperçûmes une espèce de golfe ou de baie, le long de laquelle il y avoit quelques maisons. Au nord, à quelque distance de l’île, gît un grand rocher, qui, vu de l’ouest-sud-ouest, ressemble beaucoup à une église qui auroit un clocher à son extrémité méridionale. Outre ce rocher, il y a plusieurs autres dan-