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plus haut, un Chinois qui fit tomber à terre vingt fois au moins ces morceaux de bois avant qu’il eut obtenu un heureux succès. Pendant cette opération il secouoit souvent la tête en signe de mécontentement ; puis il se jetoit de tems en tems sur le pavé, qu’il frappoit rudement de son front, jusqu’à ce qu’il eut enfin reçu une réponse satisfaisante, ce qui parut le réjouir beaucoup ; après quoi il alluma un gros cierge sur l’autel de l’idole.

Outre ce temple, les Chinois en ont encore plusieurs autres que le gouvernement tolère. Il doit paroître singulier qu’on permette ici cette abominable idolâtrie, tandis qu’on y défend l’exercice de la religion catholique romaine avec la plus grande rigueur.

Les Chinois sont d’un caractère fort voluptueux, on les accuse même du crime horrible de bestialité ; ils aiment sur-tout beaucoup les cochons, dont ils ont toujours un certain nombre dans leurs maisons pour leur amusement.

Leurs tombeaux, pour lesquels ils dépensent beaucoup d’argent, sont construits en partie sous terre et en partie au-dessus du sol. Ils sont voûtés par le haut. L’entrée, en forme de porte, se ferme avec une grande pierre, sur laquelle sont sculptées des lettres chinoises. On trouve beaucoup de ces tombeaux