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rouges. On y voit la figure d’un lion, qui est fortement dorée ; derrière l’autel sont placées dans une niche les figures d’un vieillard et d’une vieille femme, toutes deux la tête chargée d’une couronne. Ces figures, qui ont environ deux pieds de haut, représentent leur joosje, qu’ils regardent comme un esprit mal-faisant, et qu’ils prient sans cesse pour qu’il ne leur soit pas nuisible. Dans leurs adorations ils se jettent par terre devant l’idole, et frappent le pavé de leur front en signe de respect et de vénération.

Ils ne manquent point de consulter cette idole toutes les fois qu’ils ont quelque entreprise de conséquence à faire. Ils se servent pour cela de deux petits morceaux de bois oblongs, dont un des côtés est plat et l’autre rond. Ils posent ces deux morceaux de bois l’un contre l’autre du côté où ils sont plats, et les laissent ainsi tomber à terre. C’est d’après la manière dont ces morceaux se trouvent alors avec l’un ou l’autre côté en l’air qu’ils jugent si leur prière a été reçue favorablement, et si leur entreprise doit réussir ou non. Si la prédiction est favorable, ils offrent un cierge à l’idole, que le bonze qui désert le temple leur vend à cet effet.

J’ai vu dans le temple dont il a été parlé