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considérable, puisque la Compagnie perçoit d’eux plus de quarante mille rixdalers de capitation par an ;

Tout Chinois qui professe un état quelconque qui suffit pour le faire vivre, paie un demi ducaton de capitation par mois : les femmes, les enfans et ceux qui ne font aucun commerce sont exempts de cette taxe.Ils sont gouvernés par un chef de leur nation, qu’on appelle le capitaine chinois (capitein chinees). Il demeure dans la ville et a sous ses ordres six lieutenans qui ont chacun leur district. Le premier ou second jour de chaque mois, on hisse devant la porte de ce capitaine un pavillon, destiné à avertir les Chinois de venir payer chez lui leur capitation.

Ces Chinois sont, comme nos Juifs d’Europe, fort adroits dans le commerce tant en gros qu’en détail, et, comme eux, sont ardens à faire quelque bénéfice ; aussi pour la moindre bagatelle fait-on parcourir à un Chinois plusieurs fois toute la ville de Batavia ; mais on ne peut être trop attentif à leur conduite quand on traite avec eux. Ils sont d’une moyenne stature et, en général, assez replets ; leur tein n’est pas aussi brun que celui des Javans ; ils ont la tête rasée, si ce n’est sur le sommet du crâne où ils laissent croître une touffe de che-