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actuellement si éloigné par î’aterrissement considérable des bancs qui barrent la rivière que les canons du fort ne peuvent plus les atteindre, ou du moins ne leur causeroient que fort peu de dommage. Quant à la défense de l’embouchure de la rivière, elle est peu nécessaire par l’aterrissement journalier de la barre, qui ne permet point aux bâtimens qui tirent beaucoup d’eau de la franchir. D’ailleurs ce ne seroit certainement pas de ce côté-là que l’ennemi chercheroit à attaquer la ville ; il préférerait plutôt une grève ferme, telle qu’on la trouve sur la côte au-dessus d’Ansiol.

La barre dont nous avons parlé plus haut se trouve exactement en travers de l’embouchure de la rivière, et s’étend fort loin à l’ouest, ainsi qu’un peu à l’est ; de sorte que les champangs, les tanjepours et autres bâtimens fort chargés, sont obligés, pour entrer dans la rivière, de faire un détour et de raser de fort près la jetée de l’est, entre cette même jetée et la barre en question. Cette barre s’accroît chaque jour davantage ; ce qui force les vaisseaux à se tenir de plus en plus éloignés de la ville. À l’ouest, elle se trouve déjà en quelques endroits à fleur d’eau, pendant le jussant.

En face de l’embouchure de la rivière, à