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dois qui habitent Batavia, que les médecins qui ont fait leurs études en Europe. Ils ne négligent jamais, dans toutes leurs opérations, de frotter fortement la partie affectée avec deux doigts de la main droite, qu’ils pressent avec la main gauche, en les portant de haut en bas, après avoir oint la partie malade avec un certain bois réduit en poudre et détrempé dans de l’eau ou de l’huile.

La culture des terres se fait avec des buffles, quoique les chevaux n’y manquent cependant pas ; mais ils sont d’une très-petite espèce. Ces buffles, qui sont fort grands, ont de longues oreilles et de grandes cornes qui projettent droit en avant, et sont courbées en dedans par le bout. On leur perce un trou dans le tendon des narines, au travers duquel on passe une corde qui sert à conduire ces lourds et stupides animaux. Leur robe est d’un gris cendré avec de petites taches. Ils sont tellement accoutumés à être menés trois fois par jour à l’eau pour se rafraichir, qu’on ne peut les mettre au travail qu’après les avoir satisfaits en cela. La femelle donne du lait ; mais les Européens n’en font guère usage, à cause qu’on prétend qu’il échauffe trop.