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restoient assis immobiles comme des statues, avec les yeux fixes et largement ouverts, sans pouvoir proférer une seule parole.

Ils n’ont ni tables ni chaises, et s’assoient par terre sur des nattes avec les jambes croisées dessous le corps. Ils ignorent aussi l’usage de cuillers, des fourchettes et des couteaux ; leurs doigts leur en tiennent absolument lieu.

Ils ont une espèce d’instrument de musique appelée gomgom, composée de bassins creux de cuivre de diverses grandeurs et de différens tons, sur lesquels ils frappent avec une verge de fer ou un bâton. Le son de cet instrument n’est pas tout à fait désagréable, et a beaucoup de ressemblance avec celui du psaltérion.

Un de leurs plus grands amusemens est le combat des coqs. Pour cet effet, ils éduquent de ces animaux de la grande espèce ; et quelque pauvres qu’ils soient, ils préfèrent de vendre tout ce qu’ils possèdent plutôt que de se défaire de leurs coqs de combat. Pour avoir le privilège de tenir de ces coqs, ils paient à la Compagnie un impôt, qu’on afferme tous les ans à Batavia, et qui est compris dans les domaines du royaumes de Jaccatra. En 1770, cette ferme rapportoit quatre cents vingt flo-