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lacées, qu’on enduit d’argile ; le toit en est fait d’attap ou feuilles de cocotier. L’entrée en est basse, et on n’y trouve ni porte ni fenêtre. Toute la maison consiste communément en une seule pièce, dans laquelle habitent pêle-mêle l’homme, la femme, les enfans, et quelquefois même leurs poules, dont ils nourrissent un grand nombre. Ils cherchent pour l’emplacement de leurs habitations quelque lieu ombragé ; et, quand il n’y en a point dans les environs, ils y plantent des arbres. Ceux qui jouissent d’un peu plus d’aisance, cherchent aussi davantage leurs commodités ; mais, en général, ils vivent d’une manière fort misérable.

Leur principale nourriture consiste en riz bouilli, un peu de poisson, et de l’eau pour toute boisson ; cependant ils aiment beaucoup l’arac quand ils trouvent l’occasion de s’en procurer. Ils mâchent continuellement du pinang ou du bétel, et par fois aussi une certaine espèce de tabac qui croit dans l’île de Java, et qui en porte le nom. Ce tabac leur sert également à fumer dans des pipes de roseau ; ils y mêlent souvent de l’opium, pour donner plus d’activité à leurs esprits, quoique l’usage constant de cette drogue serve plutôt à les éteindre : j’ai vu de ces fumeurs qui