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riches. Cette espèce de coëffure, qui se nomme condé, est aussi en usage parmi les femmes de Batavia, qui la garnissent quelquefois de toutes sortes de fleurs.

Les deux sexes aiment également avec passion à se baigner dans les rivières, sur-tout dans la matinée. Les enfans, des deux sexes, courent entièrement nus jusqu’à l’âge de huit ou neuf ans ; et à celui de douze ou treize ans les uns et les autres sont nubiles.

Les Javans exercent la polygamie : ils prennent autant de femmes qu’ils peuvent en entretenir, et ont de plus quelques esclaves pour concubines ; mais cela a fort rarement lieu parmi le bas peuple, qui doit, en général, se contenter d’une seule femme, faute de pouvoir en nourrir davantage. Les femmes sont d’une figure plus agréable que les hommes ; elles aiment beaucoup les Blancs, dont elles sont jalouses à l’excès : malheur à l’Européen qui leur est infidèle ; elles savent lui faire prendre certaines drogues qui l’empêchent de retomber à l’avenir dans de pareilles fautes, ainsi que des personnes dignes de foi m’en ont cité plusieurs exemples à Batavia.

Leurs demeures ressemblent plutôt à des cabanes qu’à des maisons ; elles sont construites de cannes de bambou fendues et entre-