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ble assez à la grenade, si ce n’est qu’elle est plus grosse et plus rouge ; sa peau est aussi plus tendre. Quand cette peau est enlevée, le fruit ressemble à une petite pomme d’une blancheur de neige, divisée en six ou sept compartimens de la grandeur d’environ un pouce, et renfermant un noyau noir. La mangue est tendre, juteuse, et d’une saveur agréable et rafraîchissante, dont il n’est guère possible de donner une idée, si ce n’est qu’elle approche beaucoup de celle de notre pêche, sans en avoir néanmoins le piquant. L’arbre qui porte ce fruit est à peu près de la grandeur du prunier. J’ai vu des personnes que l’usage de ce fruit avoit guéri d’une dyssenterie opiniâtre ; quoiqu’en général on prétende que sa qualité est relâchante. La peau, qui est astringente, pourroit servir à composer une teinture d’un beau rouge foncé.

Le citronnier ne manque pas non plus à Java ; et on y trouve aussi un certain fruit dont la qualité surpasse, dans son espèce, celle de nos grosses noix. Ce fruit, qu’on appelle catappe[1] vient à un grand arbre qui fournit un ombrage fort agréable. Il est enfermé dans une épaisse écorce verte, sous la forme de petits rouleaux d’un blanc de lait.

  1. C’est le terminalis de Linné, N° 1309.