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Le pady (c’est ainsi que se nomme le riz quand il est encore en gousse), ne vient point, comme l’orge et le froment, en épis fermes, mais en grappes, comme l’avoine. On ne le bat pas non plus pour le dégarnir de son enveloppe, mais on le pile dans de grands mortiers de bois ; et plus on le pile plus il est blanc quand on le fait cuire. Tous les Orientaux le mangent en guise de pain, et en font leur principale nourriture.

L’étonnante quantité de riz que Java produit lui a fait donner le nom de grenier de l’Orient ; toutes les autres îles de ces parages en produisent fort peu, ou, pour mieux dire, point du tout, excepté l’île de Célèbes, qui en procure à celle d’Amboine. En 1767, Java dût en fournir pour cette seule année à Batavia, Ceylan et Banda, sept cents lasts ou vingt-un millions de livres.

On récolte aussi à Java une grande quantité de sucre, qu’on fait passer à Batavia. Le royaume de Jaccatra seul en fournit en 1768 treize millions de livres ; on voit par-là combien cette denrée y vient en abondance. Une grande partie de ce sucre passe, dans l’ouest des Indes, à Suratte et au Malabar, de-là on le transporte en Europe. Ce sont les Chinois qui tiennent en activité presque tous les moulins à sucre.