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même, qu’on blanchit en le passant par de la chaux qui le dépouille de sa peau extérieure ; cela se fait avant que le poivre ne soit tout à fait sec.

Le riz est la seconde production de Java. On en fait tous les ans d’étonnantes moissons, sur-tout dans le royaume de Java, et principalement sur les terres humides. Lorsque les plants ont environ un pied de hauteur on les transplante, par paquets de six plants ou plus, en les disposant par longues rangées. Ensuite, on inonde les terres dans la saison pluvieuse, en arrêtant le cours des ruisseaux dont le pays est parsemé, et on les tient ainsi humides jusqu’à ce que les tiges aient acquis de la consistance. Alors on donne cours aux ruisseaux pour l’écoulement des eaux, et l’ardeur du soleil opère bientôt le dessèchement total des terres.

Au tems de la moisson, les champs de riz ressemblent assez à nos champs d’orge et de froment, et le jaune uniforme des épis forme alors un coup-d’œil agréable.

Le riz ne se coupe point avec des faucilles, mais avec un petit couteau, à un pied environ au-dessous de l’épis, et cela se fait tige par tige ; ensuite on en forme des bottes, dont la dixième est pour les moissonneurs.