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Ses grains sont disposés par grappes fort rapprochées. Ces grains, qui ont d’abord une couleur verdâtre, se noircissent en mûrissant. Après les avoir fait sécher, on les dépouille de la poussière et de leur cosse extérieure, au moyen d’un instrument appelé harpe. Cette harpe est un châssis d’une forme longue, garni par dessous d’un treillage de fils de fer assez serré pour que les grains de poivre ne puissent pas s’échapper au travers. On pose ce châssis obliquement pour y jeter le poivre qui, en roulant de haut en bas, se purifie en grande partie de ses ordures.

Le royaume de Bantam et celui de Lampon fournissent annuellement à la Compagnie plus de six millions de livres de poivre, lequel est regardé comme le meilleur de toute l’Inde, après celui du Malabar. Celui de Palembang, dont on fournit aussi tous les ans de grandes quantités à la Compagnie, est, ainsi que celui de Bornéo, d’une bien moindre qualité. C’est à raison de six rixdalers, ou quatorze florins huit sols les cent vingt cinq livres que le roi de Bantam est obligé de fournir cette production de son pays à la Compagnie.

On a pensé que le poivre blanc étoit le fruit d’une autre plante que celle du poivre noir ; mais c’est là une erreur ; c’est exactement le