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riles et inhabités, peuvent nourir une population aussi grande, relativement à leur étendue, que les meilleures centrées des climats tempérés, lorsqu’on leur donne la culture nécessaire.

Il est vrai au reste que la supposition des anciens, que les chaleurs doivent être excessives dans ces pays, n’étoit pas destituée de toute vraisemblance, puisqu’on y a deux fois par an le soleil au zénith, que par conséquent on y reçoit presque toujours ses rayons verticalement ; mais ces chaleurs sont heureusement tempérées par des vents de terre et de mer qui règnent ici alternativement pendant toute l’année. D’ailleurs, comme le soleil se lève ou se couche toujours à six heures, à la différence de quelques minutes près, les longues nuits rafraîchissent à tel point l’atmosphère, qu’on peut dire qu’elle est plutôt froide que chaude deux heures avant le lever de cet astre ; particulièrement pour ceux qui ont déjà habite pendant quelque tems ces contrées.

Vers la fin de ma résidence à Batavia, c’est-à-dire, depuis le mois de juillet jusqu’au mois de novembre, le thermomètre s’est toujours soutenu, pendant la plus grande chaleur du jour, entre les 84 et 90me degrés sur l’échelle de Fharenheit, excepté une seule fois qu’il a