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voilà ce qui compose le cinquième royaume de Java.

On peut y ajouter un sixième royaume, quoiqu’il ne se trouve pas dans l’île de Java même : c’est l’île et la principauté de Madura, qui n’est séparée de Java que par un petit bras de mer. Cette île est gouvernée par un souverain qui porte le titre de prince, et qui relève également de la Compagnie, laquelle dispose de même de la succession de ces princes.

Tous ces souverains se sont engagés, comme ceux de Bantam et de Chéribon, de ne livrer qu’à la Compagnie seule les productions de leurs terres, et de ne faire aucune alliance avec des étrangers ; promesses que la Compagnie a soin de rendre inviolables par le grand nombre de postes qu’elle entretient le long de toute la côte du nord.

La Compagnie auroit certainement beaucoup de peine à soutenir la pleine intégrité de sa puissance, si tous ces princes parvenoient à s’entendre ; mais elle a soin de se mettre à l’abri de leurs attaques par la jalousie et la division qu’elle entretient parmi eux.

La raison d’état demandoit aussi que l’empire de Java fut divisé en deux parties ; car un pays d’une étendue aussi considérable et gouverné par un seul chef auroit dû, sans