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ria, dans l’île d’Amboine. Le successeur qu’on lui choisît fut néanmoins chargé de lui fournir par an une certaine somme d’argent pour son entretien.

Le quatrième royaume est celui du sousouhounam, ou empereur de Java, qu’on appelle aussi souvent, d’après le lieu qu’il habite, le sousouhounam-mataram. Ce royaume comprenoit autrefois la plus grande partie de Java, et comptoit dans sa dépendance le royaume de Chéribon ; ce qui le rendoit fort puissant alors. Mais depuis l’établissement de la Compagnie à Java, il a successivement perdu beaucoup de son pouvoir. Il étoit cependant resté dans toute son intégrité jusque vers milieu de ce siècle, que l’empereur se vit forcé, par la rébellion de Manko-Bouni, prince du sang royal, de se démettre de son empire en faveur de la Compagnie, laquelle lui en rendit la moitié et conserva le reste pour elle, en s’engageant de le protéger, et de ne laisser passer la couronne qu’à un prince du sang impérial.

L’empire étant partagé en deux parties, la Compagnie donna la sienne en fief à Manko-Bouni, avec le titre de sultan, sous les mêmes conditions de le protéger et de ne prendre pour ses successeurs que des princes de sa maison :