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Compagnie un tribut annuel de cent bhar, ou trente-sept mille cinq cents livres de poivre. Ce prince est d’ailleurs tenu, par une promesse formelle, de ne point vendre le poivre et les autres productions de ses états à des nations étrangères : ces denrées doivent toutes être livrées à la Compagnie, moyennant un certain prix convenu. Cette obligation ne se borne pas au poivre des possessions de ce prince dans l’île de Java, mais elle s’étend aussi sur celui de ses provinces conquises dans les îles de Bornéo et de Sumatra, qui fournissent l’une et l’autre beaucoup de cette denrée. La Compagnie tient à cet effet des comptoirs à Banjer-Massing, dans la première de ces îles, et à Lampon-Toulabouwa, dans la seconde ; elle a de plus le fort Speelwyk, près de la ville de Bantam, qui sert à empêcher le commerce interloppe.

Il est défendu au roi de Bantam de se donner un successeur : c’est la Compagnie qui le nomme ; elle le prend dans la famille royale, ainsi qu’on en a eu, l’exemple en 1767. Le discours que M. Van Ossenberg, conseiller ordinaire des Indes, tint à cette occasion, est trop remarquable par les particularités qu’il renferme, pour ne pas en donner ici une traduction littérale de la langue malaise,