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tranquille que dans une baie fermée, à cause du grand nombre d’îles qui mettent de ce côté-là les vaisseaux à l’abri en rompant l’effort des vagues ; aussi n’a-t-on pas besoin d’y affourcher. Il y a d’ailleurs peu de courant, lequel cependant est plus fort en dehors des îles.

Il y a toujours sur cette rade, aussi près de la voile qu’il est possible, un vaisseau stationnaire, qu’on appelle communément le vaisseau amiral, lequel porte un pavillon pour faire aux autres vaisseaux les signaux que celui qui y commande juge nécessaires. Depuis quelques années il est d’usage que le capitaine d’un des navires qui se trouvent sur la rade, monte toutes les nuits la garde sur ce vaisseau amiral, pour veiller au feu et aux autres accidens ; les chefs de tous les bâtimens étant généralement dans l’usage d’aller coucher à la ville.

Avant d’entrer dans quelques détails sur Batavia, il est nécessaire que je dise quel est le pouvoir que la Compagnie exerce sur toute l’île de Java. Cette île est maintenant divisée en cinq puissances, lesquelles dépendent toutes plus ou moins de la Compagnie.

En commençant par l’ouest, la première de ces puissances est le royaume de Bantam, lequel est gouverné par un roi qui a pouvoir de vie et de mort sur ses sujets ; mais il paie à la