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devant Bantam. On prétend que cette montagne avoit anciennement un volcan, mais on n’en trouve plus le moindre vestige aujourd’hui.

D’ici jusqu’à la rade de Batavia, la navigation offre par-tout les plus charmans aspects, par la quantité de petites îles toujours vertes dont la mer est parsemée. On trouve par-tout aussi un bon mouillage ; mais il y a beaucoup de rochers qui sont de dix à dix-huit pieds sous l’eau, et qui peuvent causer de grands dommages aux vaisseaux qui viennent à y toucher ; mais le gouvernement des Indes y a pourvu en faisant mettre sur ces dangers des balises attachées à de fortes ancres. On a même placé sur quelques-uns de ces rochers des poteaux, que les eaux emportent souvent : les vaisseaux ne peuvent alors les éviter qu’en employant la sonde et en se dirigeant d’après le gisement des îles.

C’est avec raison que la rade de Batavia est regardée comme une des meilleures rades du monde connu, tant à cause de son excellent ancrage sur un fond d’argile molle, qu’à cause de la quantité de vaisseaux qui peuvent y mouiller en sûreté. Quoique cette rade soit exposée aux vents de nord-ouest, est-nord-est et est, on y est cependant aussi sûr et aussi