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île est petite et basse, avec de petits récifs qui en projettent ça et là ; elle paroît bien boisée, comme toutes les autres îles de ces mers ; mais elle n’est pas habitée que je sache.

Dans les passages que cette île forme avec celles de Java et de Sumatra, on éprouve constamment, pendant toute l’année, un fort courant, qui vient tantôt du nord-est et tantôt du sud-ouest, selon que les vents soufflent d’est ou d’ouest ; car ce courant suit toujours les vents qui régnent. Il arrive néanmoins quelquefois que le courant monte, pendant un court espace de tems, contre le vent. Il sembleroit même qu’il y a un courant réglé entre l’île Dwars-in-den-Weg et la côte de Java, et ainsi de suite vers le cap Bamtara ; du moins ai-je éprouvé au mois de juin, en revenant du Bengale, que pendant trente-six heures que je mouillai dans la baie d’Anjer, vis-à-vis de Dwars-in-den-Weg, les eaux y prirent en vingt-quatre heures deux fois un cours diamétralement opposé ; mais le courant qui sortoit du détroit étoit au moins une fois plus rapide que celui qui y entroit : la mousson de sud-est régnoit alors avec la plus grande force. J’eus occasion de répéter ces observations au mois de novembre de la même année, quoique à cette époque la mousson tirât à sa fin.