Page:Voyage par le Cap de Bonne-Espérance à Batavia, à Bantam et au Bengale, en 1768, 69, 70 et 71.djvu/180

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

le Jonge-Lieven et l’Asie ; mais ces exemples sont extrêmement rares.

En embouquant le détroit de ce côté-là, on jouit d’une belle vue, si l’on ne se trouve pas trop écarté de la côte de Sumatra. On range alors le Vlakke-Hoek, où la côte est basse et couverte d’arbres verds, qui sont couronnés, dans le lointain, par les montagnes de Sumatra, lesquelles s’élèvent jusqu’aux nues. Plus à l’entrée on voit l’île de l’Empereur, qui ressemble à une haute montagne terminée en pointe. Plus avant, dans une espèce de baie, sont les îles de Kraketouw, de Slybzée, de Poulo-Bicie, ou Yzer-Eiland, lesquelles sont toutes garnies de hautes montagnes et d’arbres. La côte de Java, qui ressemble beaucoup à celle de Sumatra, présente successivement des aspects plus agréables. On trouve aussi sous cette côte un bon mouillage, que celle de Sumatra n’offre point. Les forêts de cocotiers et les champs plantés de riz qu’on apperçoit dans le lointain, donnent une grande idée de la fertilité du pays.

À douze ou treize milles de l’île du Prince, où le détroit a le moins de largeur, vis-à-vis le Varkenshoek dans l’île de Sumatra, git une île appelée Dwars in-den-Weg, à cause qu’elle se trouve en travers du milieu du canal. Cette