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la côte d’Angleterre, à l’ouest d’un bourg appelé Folksthon. Ce banc est très-peu élevé au-dessus de l’eau, et seroit même dangereux pendant la nuit, si l’on n’avoit pas placé un fanal à sa pointe extérieure. Les vaisseaux trouvent ici un bon abri contre les vents d’ouest et de sud-ouest ; mais aussitôt que le vent passe au sud-sud-ouest ou au sud, il faut se hâter de quitter cet endroit, parce que l’eau y baisse alors considérablement.

Le 29 nous eûmes, pendant la nuit, une éclipse de lune, dont le commencement différoit, d’après mes observations, de celui de Paris de 7’31” en tems, ou en position de 1° 52’45”, que l’endroit où nous mouillons se trouvoit plus à l’ouest que ne l’est cette ville.

Le jour suivant, 30 juin, le vent passa vers le soir à l’est ; ce qui nous permit de quitter peu avant midi les Shingles, et de porter le cap plus avant dans la Manche. Mais à peine fûmes-nous arrivés le lendemain près de l’île de Wight, qu’il s’éleva un gros tems à l’ouest, tandis que le vent d’est nous abandonna tout à coup, ce qui nous obligea de ferler, par précaution, toutes nos voiles ; et peu de tems après nous essuyâmes un violent grain de vent, accompagné d’horribles coups de tonnerre qui sembloient vouloir tout détruire, et qui cau-