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répondirent de leur côté. Quand nous en fûmes à un demi-mille de distance, le commandant de notre flotte les salua par treize coups de canon, et amena son pavillon, qu’il fit hisser de nouveau du moment qu’on lui eut répondu. Cela produisit une grande altercation entre lui et le chef des deux vaisseaux de guerre, qui lui fit défendre d’arborer son pavillon, et ne voulut lui accorder que la banderolle du grand mat. Après avoir perdu cinq ou six heures d’un bon vent frais à pourparler, le commandant de notre flotte fut enfin obligé de céder à l’ordre du capitaine Van Braam, chef de ces deux vaisseaux de convoi.

En prenant la hauteur du cap Lésard, nous trouvâmes que, depuis le 5 mars que nous fîmes nos observations à l’île de l’Ascension, nous étions à 4° 32’, ou quarante-cinq milles, plus à l’ouest que ne le portoit notre estime.

Au coucher du soleil, nous dirigeâmes, avec les deux vaisseaux de guerre, sur la pointe de Goudstaart. Le lendemain, le capitaine Van Braam nous quitta pour aller reprendre sa croisière sous le cap Lésard, et nous laissa sous la protection de l’autre vaisseau de guerre, destiné à nous conduire dans les ports de la République. Nous le saluâmes par treize coups de canon, auxquels il répondit par onze coups.