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par la latitude nord de 24° 49’; et, d’après l’estime faite sur les six vaisseaux de la flotte, nous étions par la longitude de 338° 49’.

Le lendemain, lèvent alisé de nord-est nous ayant quitté, nous eûmes une bourrasque qui fut suivie de variables vents d’ouest, quelquefois mêlés de grains si violens et une si grosse mer que nous recevions souvent beaucoup d’eau ; sur-tout le 18 et 19 avril que nous rangeâmes les îles de Corvo et de Flores, qui sont les plus occidentales des Açores ; mais nous ne pûmes cependant les appercevoir. Nous commencions alors à rencontrer journellement des vaisseaux étrangers, dont nous en hélâmes quelques-uns.

Trois jours après, nous trouvâmes fond pour la première fois devant la Manche, par les quatre-vingt-dix brasses d’eau ; cependant des vents frais d’est ne nous permirent de voir les Sorlingues que le 11 mai à midi ; et dans l’après-dîner nous reçûmes à bord les pilotes qui devoient nous conduire au Texel.

Le jour suivant, nous découvrîmes à sept heures du matin deux vaisseaux de guerre en croisière sous le cap Lésard, vers lesquels nous gouvernâmes aussitôt. Vers les neuf heures, le commandant donna le signal secret de reconnoissance, auquel les vaisseaux de guerre