Page:Voyage par le Cap de Bonne-Espérance à Batavia, à Bantam et au Bengale, en 1768, 69, 70 et 71.djvu/17

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’usage, pourvus de vivres pour neuf mois, et destinés à nous rendre à Batavia par le Cap de Bonne-Espérance, avec ordre d’appareiller au premier vent favorable.

Le 13, le vent ayant couru à l’est, nous quittâmes le château de Rammekes et mîmes à la voile ; mais arrivés devant la ville de Vlissingen, nous trouvâmes que la marée étoit basse, et que le vent avoit passé au sud, ce qui nous força de jeter l’ancre. Nous demeurâmes ici jusqu’au 24, qu’un vent frais d’est nous permit de gagner le large, après avoir salué Vlissingen de quinze coups de canon. Nous dirigeâmes notre route vers le Pas-de-Calais, et à midi nous perdîmes de vue l’île de Walcheren. Le lendemain, au lever du soleil, nous apperçûmes les côtes de France et d’Angleterre. À midi, nous nous trouvâmes à la hauteur de Douvres, la première place qui se présente dans la Manche du côté de la Grande-Bretagne. Ici le vent d’est nous quitta, et courut, à notre désavantage, vers le sud-ouest ; il devint même assez fort pour nous obliger à chercher un abri derrière les Shingles, où nous trouvâmes plusieurs autres batimens qui y mouilloient déjà.

Les Shingles sont un grand banc de sable qui se prolonge en mer à un mille et demi de