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cependant que celle de Sainte-Hélène. Elle est inhabitée et absolument stérile, n’étant composée, pour ainsi dire, que de rochers. Il y a de l’eau douce, mais il est fort difficile d y faire aiguade. On trouve sur le rivage un grand nombre de tortues, qui y déposent leurs œufs dans le sable pour les faire éclore par la chaleur du soleil. Les Danois s’y rendent souvent pour prendre de ces amphibies, qui servent de rafraîchissement à leurs équipages. Nous apperçûmes en passant de forts brisans à l’est de cette île, lesquels s’étendoient fort loin en mer.

Le 13 mars, nous franchîmes la ligne par les 356° de longitude. Par la latitude nord de 3°, le vent alisé de sud-est nous quitta et tourna au nord-est, avec lequel nous allâmes à toutes voiles au plus près du vent. Et comme notre vaisseau étoit mauvais boulinier, nous fumes obligés de forcer de voiles ; ce qui causa un accident à notre grand perroquet.

Le 2 avril, nous vîmes, pour la première fois, par la latitude nord de 22°, la mer couverte de lentilles : ce sont de petites bottes d’herbe qui couvrent quelquefois une grande étendue d’eau, et en forment une espèce de champ ; mais, en général, elles sont disposées par longues bandes séparées à de petites