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rade extérieure, sous la Croupe du Lion ; et comme ce vent continuoit à souffler avec violence, ce ne fut que le 3 que nous pûmes gagner la rade intérieure, où nous affourchâmes à dix heures du matin, et saluâmes par onze coups de canon le commandant de la flotte de conserve, qui nous répondit par le même nombre de coups.

Nous trouvâmes ici sept autres vaisseaux du convoi, et deux autres encore arrivèrent ensuite, dont l’un avoit déjà mouillé sous l’île Robben ; mais il s’étoit vu dans la nécessité de gagner le large, à cause que son cable d’affourche avoit été rompu.

Après cinq semaines de relâche, nous reçûmes ordre de faire route pour l’Europe ; et le 7 février, on nous apporta les dernières instructions du gouverneur du Cap, avec ordre de ne point quitter le vaisseau que montoit le commandant de la flotte. Cependant le vent de sud-est souffla avec tant d’impétuosité qu’aucun des vaisseaux ne put démarer : ce ne fut donc que le 9 que nous mîmes tous à la voile. Vers le midi, nous gagnâmes le large ; pendant que chaque vaisseau saluoit le commandant par onze coups de canon. Nous cinglâmes ensuite vers l’ouest-nord-ouest.

Au coucher du soleil, nous prîmes la hau-