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rieur des terres nous appercevions une épaisse fumée. Cela nous fit conjecturer que nous nous trouvions devant le Vleesch Banc.

Nous essuyâmes, pendant la nuit et une partie du jour suivant, une tempête venant de l’ouest avec une mer fort creuse, ce qui fatigua beaucoup le vaisseau. Ce vent d’ouest continua à régner jusqu’au 28, que le vent de sud-est prit sa place. Nous attaquâmes le lendemain le cap des Aiguilles, et la pointe escarpée de Rio-Dolce. Cette pointe est fort reconnoissable et ressemble à celle de Portland dans la Manche..

En rectifiant ici notre pointage, nous trouvâmes, que, depuis notre dernier calcul à la hauteur de l’île du Prince, nous étions à 3° 9’, ou trente-neuf milles plus par l’ouest que ne le portoit notre estime. Dans le même tems, nous vîmes au nord un grand vaisseau, que nous perdîmes de vue vers le soir. J’ai appris depuis que c’étoit le bâtiment de conserve avec lequel j’avois débouqué du détroit de la Sonde.

Le lendemain, 30 décembre, nous nous trouvâmes, au lever du soleil, devant la baie Falso. Nous dirigeâmes alors vers la baie de la Table. À midi, nous reconnûmes la montagne du Lion, vers laquelle nous gouvernâ-