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ment ; et le 28 novembre nous passâmes le tropique du Capricorne au sud. D’après notre estime, nous nous trouvions déjà le 7 décembre à la hauteur de l’île de Madagascar. Nous apperçûmes aussi des signes de terre, et courûmes par l’ouest au sud, jusque par le 34½° ; de là nous dirigeâmes à l’ouest, pour éviter le banc des Aiguilles.

Par la latitude sud de 26°, le vent alisé de sud-est devint variable, sans cesser cependant de nous être tout à fait favorable. La plus grande déclinaison de la boussole resta à 25 et 26° nord-ouest, entre les 62 et 50° de longitude ; après quoi elle cessa insensiblement de s’écarter du véritable nord.

Le 21 décembre, nous apperçûmes quelque changement dans la couleur de l’eau, laquelle d’un bleu clair étoit devenue d’un verd foncé, et la mer commençoit à s’élever au sud-ouest, ce qui indiquoit que nous approchions du banc des Aiguilles. Au coucher du soleil, nous jetâmes la sonde, et trouvâmes par les soixante-dix brasses d’eau un fond de sable gris mêlé de coquillages.

Ce banc s’étend depuis la côte jusque par les 36° de latitude sud, et peut-être même à une plus grande distance ; mais là du moins on trouve encore fond en quelques endroits par