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cherches que nous fîmes, si ce n’est environ un mois après notre départ que nous trouvâmes qu’il y avoit une voie à bâbord dans les œuvres vives de l’avant du vaisseau, à deux pieds sous l’eau. Le charpentier eut beaucoup de peine à y fourrer un tampon à l’extérieur du vaisseau, car il n’étoit pas possible d’y arriver par l’intérieur. Nous faisions maintenant la moitié moins d’eau ; mais la voie étoit loin d’être bouchée, et les pompes se trouvoient souvent en désordre par le poivre, qu’il falloit alors déranger chaque fois.

Dès le second jour que nous fumes en mer, nous perdîmes de vue le vaisseau le Jonge Lieven, dont le capitaine étoit convenu avec moi de faire route de compagnie ; mais comme il étoit beaucoup meilleur voilier que le vaisseau que je commandois, il nous eut bientôt devancé.

Le 17, à cinq heures après-midi, nous vîmes une éclipse du soleil, dont nous n’avions cependant pu observer le commencement, parce que le ciel étoit alors couvert d’épais nuages ; et la fin nous en fut également invisible, à cause du coucher de cet astre, un quart après six heures.

Nous faisions agréablement route par le vent alisé de sud-est, qui nous chassoit rapide-