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de bouée à la sonde, laquelle, à son tour, tenoît le tonneau fixé au même endroit, tandis que le vaisseau étoit entraîné par le courant, car il ne pouvoit avoir d’autre mouvement à cause du calme parfait qui régnoit alors. Par ce moyen, nous trouvâmes que les courans portoient de jour en jour davantage à l’est et au sud-est ; jusqu’à ce que nous eûmes, le 15 mai, le bonheur de nous alarguer de la côte, que nous perdîmes entièrement de vue à midi.

Nous continuâmes alors avec plus de sûreté notre voyage, mais sans faire plus de route, à cause des calmes constans, qui par fois étoient interrompus par des travades d’une heure ou deux.

Le même jour, 15 mai, il y eut une éclipse des deux tiers du soleil au moins, au lever de cet astre. J’observai la fin de cette éclipse à six heures cinquante-huit minutes et trente secondes ; elle dut avoir lieu à Chandernagor à six heures trente minutes ; ainsi la différence de tems entre le lieu où nous étions alors et Chandernagor étoit de 28° 30′, ou 70° 8′en longitude que nous nous trouvions plus à l’est que ne l’est cet endroit ; la longitude nous en étoit connue à 105° 1′ à l’est de Ténériffe, et par notre estime 111° 95′ ; nous vîmes par-là que, depuis le 10 mai, nous nous trou-