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corde, en présentant sa tête au courant.

Pour bien connoître quelle étoit la direction et la force des courans, nous prenions un aviron dont la planche étoit peinte en blanc ; au bout d’en bas nous attachions un poids ; de sorte que la planche de l’aviron restoit à cinq ou six pieds au-dessus de l’eau. Au bout d’en haut il y avoit une corde mince qui servoit à observer à quelle distance l’aviron seroit entraîné de la chaloupe, en un tems donné d’après notre montre, et sur quel aire de la boussole, que j’avois pris pour cet effet avec moi.

Au bout de cinq minutes, je trouvai que l’aviron avoit été entraîné par le courant à deux cents vingt-six pieds rhynlandiques au nord sur l’ouest ; c’est-à-dire, à raison d’à peu près trois milles en vingt-quatre heures. Voilà ce qui eut lieu le premier jour ; mais les jours suivans, nous trouvâmes que la dérive étoit au nord-est de cinq à six milles dans le même espace de tems.

Mais comme nous n’avions pas toujours l’occasion de mettre la chaloupe en mer, je fis descendre dans l’eau une sonde du poids de soixante-dix livres, avec une corde de quatre-vingt à quatre-vingt-dix brasses, au bout de laquelle étoit un tonneau qui servoit