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Le 3 mai, nous nous trouvâmes par la latitude nord de 7°, c’est-à-dire, à la hauteur de la plus méridionale des îles de Nicobar. Après avoir dépassé celle-ci, nous eûmes l’espoir de faire promptement route en restant à l’ouest de Sumatra. Ce qui nous incommodoit le plus, c’étoient les fortes travades que nous essuyâmes journellement, et qui étoient quelquefois si violentes que nous avions beaucoup de peine à carguer à tems les voiles. Ces coups de vent étoient souvent suivis par des calmes plats qui duroient vingt-quatre heures ; de sorte que nous n’avancions que fort peu.

Au moment que nous nous y attendions le moins, nous découvrîmes, le 10 mai, à la pointe du jour, par les quatre degrés et demi de latitude nord, l’île de Sumatra, à peu de distance de la pointe d’Atchin.

Nous avions bien, quelques jours auparavant, apperçu certains signes de terre, tels que des morceaux de bois et de bambou ; mais nous pensions que ces débris venoient des îles de Nicobar ; cependant nous trouvâmes maintenant que les courans qui devoient tomber au nord-est, depuis que nous avions passé ces îles (car si ces courans nous avoient plutôt porté à l’est, nous aurions dû certainement