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Chinsura, que de courir le risque de rester sur le Gange pour attendre la nouvelle mousson.

Le 8 avril, nous démarrâmes dans l’après-midi, et nous laissant aller au jussant, nous mouillâmes, à neuf heures du soir, près de la balise d’un banc qui traverse obliquement le canal. Nous partîmes avec le commencement du flux ; et comme les vents étoient sud-ouest, nous fûmes obligés de louvoyer jusqu’à ce que nous eûmes franchi les barres, et gagné heureusement la mer, le 10 au soir.

Comme nous n’avions que des vents de sud-ouest à attendre, et que nous devions diriger notre route exactement au midi pour gagner l’est des îles d’Andamaon et de celles de Nicobar, il étoit à craindre que nous serions forcés de tomber à l’ouest de ces îles ; par conséquent nous nous serions trouvés immanquablement au bas de la pointe d’Atchin, c’est-à-dire, au nord-ouest de Sumatra. Dans ce cas, il falloit que nous passions par le détroit de Malacca pour aller à Batavia, et que nous fissions un long voyage. Mais heureusement cette crainte ne se trouva en partie pas fondée, car nous passâmes au lof de ces îles, de manière qu’elles restèrent hors de la portée de notre vue.