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de nous. Six de ses gardes à cheval, avec des habits bleus galonnés en or, marchoient à la tête et aux deux côtés de la voiture du directeur. À dix heures, nous nous trouvâmes à Calcutta devant la maison qu’on avoit destinée pour la réception du directeur V…. C’étoit un fort beau bâtiment, composé de plusieurs grands appartemens, meublés à la façon d’Europe, avec des tentures en damas. Cette maison appartenoit au petit nabab Mahomed-Resichan, qui l’avoit achetée pour cent vingt mille roupies d’un Anglois : il l’habitoit toutes les fois qu’il venoit à Calcutta. Comme il ne s’y trouvoit pas pour le moment, le gouverneur anglois avoit jugé à propos d’en disposer pour la cérémonie de ce jour. Sur une place devant la maison, nous trouvâmes sous les armes quatre-vingt sipahis, commandés par un officier européen. C’étoit une garde d’honneur destinée pour le directeur pendant son séjour à Calcutta.

Au moment que le directeur descendit de sa voiture, on fit une décharge de dix-neuf coups de canon du fort William. Nous ne fûmes pas plutôt entrés dans la maison que le directeur dépêcha un de ses schabdars vers le gouverneur anglois, qui demeuroit au gouvernement, à côté de cette maison, pour lui de-