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On en trouve souvent de morts sur la place, particulièrement de chiens sauvages, qui ne sont pas assez forts pour se défendre contre les jakhals.

Nous cessâmes notre promenade à cause de l’orage ; d’autant plus qu’un Bengalois nous avertit qu’à quelque distance de nous il y avoit des tigres qui à la nuit se rendoient sur les bords du Gange.

À huit heures du soir l’orage se déclara au sud avec d’affreux coups de tonnerre et des éclairs qui embrasoient tout le ciel, accompagnés de grains de vent si terribles que nous n’osâmes nous hazarder dans notre badjerah. Nous restâmes donc en plein air à terre jusqu’à onze heures de la nuit, que le tems commença à se calmer.

À minuit nous sortîmes de la branche, et nous laissâmes aller le badjerah au courant de la rivière ; mais une heure avant le jour le vent s’étant de nouveau élevé avec violence, nous fûmes obligés d’entrer dans la branche de Nisseryen.

Au lever du soleil nous nous rendîmes à Tripeny, où nous envoyâmes en avant notre badjerah, avec ordre de nous y attendre.

Notre chemin nous conduisit d’abord par un grand bois rempli de toute sorte d’oiseaux ;