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plusieurs de ces animaux. Nous jugeâmes donc ne devoir pas nous exposer davantage, parce que le tigre ne se montre, en général, que lorsqu’il peut d’un seul saut s’élancer sur sa proie, et alors il est trop tard pour se mettre en état de défense. Nous trouvâmes sur notre route les restes sanglans d’un Bengalois qui venoit d’être dévoré par un tigre. La chasse des jakhals et des chiens sauvages est assez amusante.

Dans l’après-midi, nous continuâmes à remonter le Gange vers un endroit appelé Gouptipara, situé à six ou huit lieues plus haut que Chagadda. Nous passâmes devant une grande île placée au milieu du fleuve, mais qui ne produit qu’un peu de cannes et de l’herbe fort haute.

Ici nous n’eûmes que trois heures de flux, contre neuf heures de jussant ; et à quatre ou cinq lieues plus haut, à ce que nous dirent des Bengalois et d’autres personnes qui avoient été à Cassimbazar, il n’y a plus que le courant de la rivière, sans le moindre refoulement, si ce n’est un bien foible aux tems des hautes marées.

Ce ne fut qu’à la nuit que nous arrivâmes à Gouptipara. Le lendemain étant allés à terre à la pointe du jour, nous trouvâmes, à envi-