Page:Voyage par le Cap de Bonne-Espérance à Batavia, à Bantam et au Bengale, en 1768, 69, 70 et 71.djvu/126

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pas de là, étoient huit vases bien emboîtés dans autant de trous creusés en long dans la terre, et qui servoient à faire sous ces vases un feu avec les cannes dont on avoit déjà exprimé le suc. C’est dans ces vases qu’on faisoit cuire cette substance.

La campagne est par-tout remplie de jakhals et de chiens sauvages, dont nous en tuâmes quelques-uns.

Nous remontâmes encore pendant la nuit la rivière avec le flux, et arrivâmes à cinq heures du matin à la branche de Chagadda, qui se trouve à droite en montant (celle de Nisseryen est à la gauche), huit ou dix lieues au-dessus de Chinsura. En avançant un peu dans le pays, on trouve le village qui donne son nom à cette branche : il s’y tient toutes les semaines un bazar ou marché. Cette branche monte à trois lieues dans les terres.

À la gauche de cette branche, en remontant, on trouve une plaine unie sans le moindre arbre ; mais à la droite, vers le bas, il y a plusieurs bois remplis de tigres et d’autres bêtes féroces.

Nous parcourûmes cependant différens champs dans l’intérieur sans rencontrer aucun tigre ; mais en avançant un peu dans les bois, nous apperçûmes bientôt les traces de