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mes amis, pour prendre le plaisir de la chasse.

Le 27, nous remontâmes, à trois heures de l’après midi, le Gange, dans le badjerah, favorisés par le flux et vent arrière ; et vers les quatre heures et demie, nous arrivâmes à la branche de Nisseryen, où nous débarquâmes pour nous rendre dans l’intérieur du pays. Nous y trouvâmes des terres cultivées, des prairies, et ça et là des bosquets de cocos, de mangliers, de palmiers, et d’autres arbres. Il y avoit aussi des champs couverts de cannes à sucre qui promettoient une riche récolte.

Nous eûmes la satisfaction d’en voir extraire le sucre ; ce qui se fait en plein air et d’une manière fort simple.

Ils écrasent les cannes entre deux rouleaux canelés, d’un bois fort dur, de deux pieds et demi de long sur environ six pouces de diamètre. Ces deux rouleaux sont placés horisontalement l’un au-dessus de l’autre, et portent sur deux soutiens, qui les affermissent à environ un quart de pouce de distance. À l’extrémité de chaque rouleau, il y a quatre manivelles avec lesquelles deux hommes les font tourner en sens contraire. C’est entre ces deux rouleaux qu’on place la canne à sucre, pour l’écraser et en extraire le suc qui coule dans un grand vase de terre. À deux ou trois