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Comme le service de la Compagnie ne demandoit guère ma présence, j’employai mon tems à faire quelques tournées dans le pays, ou à visiter les factoreries angloise et Françoise. Par fois je m’amusai à la chasse du renard, des jakhals ou d’autres bêtes sauvages, dont il y en a une grande quantité dans l’intérieur des terres ; mais les Bengalois ne voient pas cet amusement de bon œil, parce qu’il est contre leurs principes religieux de tuer aucun être vivant. On ne s’en inquiète cependant pas beaucoup, ce peuple n’ayant pas assez d’énergie pour offrir la moindre résistance aux Européens.

Le 5 jan vier 1770, M. Verelst, ancien gouverneur anglois, passa devant la rade de Voltha où mouilloient encore deux de nos vaisseaux, qui négligèrent de le saluer selon l’usage. Cela surprit M. Verelst, qui avoit rendu à M. F… tous les honneurs possibles, lorsque celui-ci avoit passé par Calcutta. Il envoya donc un homme à bord de ces vaisseaux pour demander aux officiers s’ils n’avoient pas ordre de lui faire le salut ? Ils répondirent que non. Le ministère anglois en porta des plaintes en termes fort amers ; mais M. F… se contenta de répondre que c’étoit par représailles d’une semblable offense qu’il avoit es-