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parlerai dans la suite, de les exiger d’une manière expresse. Ce dernier dépêcha en conséquence un shabdar au directeur de la Compagnie pour les réclamer, avec menace que, si on ne les payoit pas, il ne laisseroit passer aucune marchandise des Hollandois. Le directeur, qui se trouva offensé de cette injonction, répondit par des injures au shabdar, et le fit ensuite conduire chez le fiscal, avec ordre de le mettre au pilori et de le faire rudement fouetter. Le fausdar, ayant appris cette conduite, fit arrêter toutes les marchandises de la factorerie hollandoise qui descendoient le Gange, en même tems que ses troupes investissoient Chinsura.

Les effets que les Mores avoient pris en séquestre consistoient en toiles et autres étoffes, destinées à servir de cargaison aux vaisseaux qui dévoient partir au mois de novembre pour la Hollande. Cet accident ne permettant pas à ces navires de mettre à la voile au tems marqué, ils furent obligés de demeurer sur le Gange jusqu’à la fin de janvier, époque peu favorable pour leur départ. N’est-ce donc pas à la mauvaise conduite de ce directeur qu’il faut attribuer la perte des deux vaisseaux l’Enkhuisen et le Vaillant, qui périrent avec tout leur équipage, ainsi que le