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et qu’alors la haute marée est fort dangereuse, vu que les courans sont à cette époque les plus rapides, et que les coups de vents se font sentir avec le plus de violence.

Le 3 octobre arriva sur la rade de Voltha le vaisseau de la Compagnie le Vaillant, commandé par le capitaine Wagendonk, qui étoit parti dix jours avant moi de Batavia.

Comme ce jour là étoit le dernier de la haute marée, je partis le lendemain dans un badjerah pour Chinsura, et j’arrivai la nuit suivante au village de Bernagor. Cet endroit, qui appartient aussi à la Compagnie hollandoise, est situé à moitié chemin entre Chinsura et Voltha. Ayant repris ma route pendant la nuit, je me trouvai rendu à neuf heures du matin à Chinsura. Je parlerai plus au long de cette place dans mes Observations sur le Bengale.

Ce même jour au matin le nabad de Cassimbazar, ou vice-roi de Bengale, avoit fait investir le village de Bernagor du côté de la terre, par dix à douze mille Mores, qui tenoient toutes les avenues tellement fermées qu’il étoit impossible que personne put y entrer ou en sortir.

Cela causa une telle disette de vivres parmi