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Chaux. Peu de tems après vint à notre bord le maître d’équipage d’Hougly pour saluer le directeur F… que nous avions avec nous. Il nous apprit que huit jours auparavant un vaisseau de la Compagnie des Indes orientales angloise avoit échoué en passant sur les bancs qui sont en mer, à l’embouchure de la rivière ; que toute sa cargaison, estimée un million trois cent mille florins de Hollande, étoit perdue, et qu’on n’avoit même pu sauver que quarante hommes de l’équipage.

Le jour suivant, 26 septembre, nous remîmes à la voile au lever du soleil, et mouillâmes à neuf heures sur la rade de Voltha. Nous y trouvâmes trois vaisseaux de la Compagnie, dont l’un étoit arrivé de la patrie, les deux autres venoient de Batavia. Ils nous firent le salut accoutumé auquel nous leur répondîmes. Vers les onze heures, nous reçûmes à bord une députation du conseil pour complimenter le directeur F… sur son arrivée et le conduire à Hougly dans le grand badjerah ou jagt de la Compagnie qu’on avoit amené à cet effet. Je parlerai de cette espèce d’embarcations dans mes Observations sur le Bengale.

Au départ du directeur F… je fis faire de mon vaisseau une décharge de vingt-un coups